Bien positionnée sur un axe de communication important entre Toulouse et la mer Méditerranée, Villefranche-de-Lauragais a de tous temps été un lieu de passage incontournable du Midi toulousain. La ville doit son rayonnement historique aux âges d’or du pastel et du blé en Lauragais, mais également à la proximité du canal du Midi.
Un poste d’observation en pleine forêt
A l’origine, cet endroit se situait au beau milieu de la vaste forêt de Saint-Rome, réputée malsaine et dangereuse. Dense et épaisse, cette forêt était toutefois traversée par un axe routier important, la Via Aquitania (Voie d’Aquitaine), seule voie empierrée de tout le Lauragais au Moyen-Âge. Elle fut construite par les Romains au 1er siècle après JC et menait de Toulouse à Narbonne. Un poste de surveillance avait été créé à cet emplacement afin de sécuriser le passage.
Villefranche, une création comtale puis royale
Autour de l’an mille, quelques villages fortifiés comme Gardouch, Avignonet, Montesquieu, se développèrent sur les hauteurs, dominant la Voie d’Aquitaine.
Mais au XIIIème siècle, le comte de Toulouse, Alphonse de Poitiers, décida de créer une ville dans la plaine : c’est ainsi que la bastide de Villefranche vit le jour en 1252. Cette fondation avait pour objectif de défricher la forêt et de reloger une population grandissante, qui avait souvent été victime de destructions et de pillages occasionnés durant la croisade contre les cathares (1209-1229).
En 1280, le roi Philippe le Bel rédigea une charte de coutume par laquelle il accorde des privilèges économiques à la cité et des garanties de libertés individuelles et de sécurité à ses habitants.
Le nom de la ville fut ainsi trouvé : c’est une ville franche, puisque les habitants y étaient affranchis de certaines taxes et impôts !
L’église Notre-Dame de l’Assomption
Cette église fut construite à la fin du XIIIème siècle à la demande de Jeanne de Toulouse, fille du célèbre Comte de Toulouse Raymond VII et épouse d’Alphonse de Poitiers, frère du futur roi Saint Louis.
L’imposant clocher-mur, entouré de ses deux tourelles et percé de six baies campanaires, est reconnaissable entre tous ! L’édifice a été largement remanié et agrandi en 1865 pour accueillir tous les fidèles et effacer les stigmates de la Guerre de Cent ans et des Guerres de religion.
Avant d’entrer, remarquez la Sirène sculptée sur le haut de la porte. Original, n’est-ce pas ? Le fait qu’elle figure sur le portail d’entrée d’une église la charge d’une symbolique profonde : en pénétrant dans l’édifice, par l’ouest, le Croyant laisse derrière lui la Mort et le Pêché.
A l’intérieur, on découvre des vitraux de la maison toulousaine Gesta, ainsi qu’une belle Trinité en grès du XVIème siècle dans la première chapelle de gauche en entrant.
Les âges d’or : le pastel puis le blé
Après une période de troubles à cause du brutal Prince Noir au XIVème siècle, le Lauragais connu un véritable âge d’or grâce à la culture du pastel. Villefranche devint alors un centre collecteur : toutes les coques de pastel étaient collectées dans les métairies environnantes puis acheminées jusqu’à la halle du village afin d’y être vendues à des marchands toulousains. Ces derniers les exportaient ensuite partout en Europe.
Un peu plus tard, au début du XVIIIème siècle, grâce au canal du Midi, Villefranche devint un lieu d’échange incontournable pour les céréales. Une halle aux grains fut construite à l’emplacement de la mairie où se vendaient l’orge, le blé, le maïs, l’avoine, le chanvre, le lin…
Le saviez-vous ?
La rue de la République est dotée un patrimoine remarquable. Si les habitants, trop habitués à traverser l’axe principal de la ville, ne se laissent plus surprendre par ses façades, nous vous recommandons de prêter un œil attentif aux trésors architecturaux qui s’y trouvent.
Une des plus anciennes maisons de Villefranche-de-Lauragais se situe dans cette rue, tout près de l’église et la halle. Elle daterait de 1634 ! Un peu plus loin se trouve l’ancienne Mairie, et juste en face, une belle façade avec des statues d’inspiration antique.
En continuant, on peut apercevoir d’élégantes maisons avec des façades ornées de frises et moulures en terre cuite, de fausses colonnes, ou encore de pans de bois. Un véritable mélange des genres connu sous le nom d’éclectisme en architecture.
Au bout de la rue, principal axe de communication depuis le Moyen Âge, profitez d’une halte au square du Général De Gaulle et observez les bâtiments Art Déco des anciens Bains Douches, aujourd’hui transformés en bibliothèque municipale.
Le temps des foires
L’ouverture de nouvelles routes et l’inauguration de la voie de chemin de fer en 1858 ouvrirent de nouvelles perspectives économiques. Des marchands affluèrent de toutes parts. Il y eut jusqu’à 7 places à Villefranche destinées aux échanges : pour les bovins, pour les cochons, pour les moutons, pour les volailles…. Après la Seconde Guerre Mondiale, ces foires perdirent peu à peu de leur importance.
Allons au marché !
Véritable institution depuis des siècles, le marché du vendredi matin place Gambetta permet aux curieux et gourmands de retrouver des spécialités locales et de bavarder à l’ombre des étals.
Faites-vous plaisir !
Profitez de votre passage à Villefranche-de-Lauragais pour participer aux nombreuses manifestations organisées en ville ou en allant au Cinéma Bor !
En période estivale, foncez à la piscine municipale pour profiter de son espace ludique en extérieur !
Enfin, succombez à la tentation des nombreuses tables en ville qui proposent tous types de restauration.
A vous de choisir !
Infos pratiques
- Eglise : ouverte tous les jours
- Marché hebdomadaire : le vendredi matin de 8h00 à 12h30
- Cinéma : Ciné’bor
- Piscine municipale : ouverte toute l’année, piscine extérieure en été